La pollution de la méditerannée

La vidéo faite par l'ONG Sea shepherd, dans le cadre de son opération Mare Nostrum a fait grand bruit.

Rapidement partagées sur les réseaux sociaux, les images ont ecoeuré partout en France. A Marseille, des habitants s'interrogent : mais que fait la ville ? La mairie de Marseille s'est dégagée de toute responsabilité, pointant le rôle de la communauté urbaine Marseille Provence.

Certains élus ne sont pas surpris par les images et avancent leur incapacité a résorber l'amoncellement. Leur priorité : stopper l'incivisme.

Selon eux il faut enrayer la pollution avant de nettoyer.

La métropole a bien essayé de nettoyer il y a 5 ans. La principale opération devait avoir lieu près du fort Saint Jean, et consistait à dépolluer les eaux et se servir des déchets pour faire des fonds de formes de routes.

Malheureusement, l'Etat n'a pas donné les agréments nécessaires. Cela coûtait trop cher.

Depuis, la métropole s'est rabattue sur des solutions moins onéreuses.

Des campagnes globales de sensibilisation à la propreté et contre l'incivisme sont organisées. Ainsi une journée dans l'année des hommes-grenouilles descendent dans le port et ramassent le maximum des choses. Et cela aussi coûte excessivement cher.

Pour assainir les eaux du littoral, un budget de 185 millions d'euros est prévu, étalé jusqu'en 2018. Mais celui-ci visera uniquement le rejet des eaux usées.

Pour les détritus, il faudra compter sur la bonne volonté des Marseillais.

HYPERLINK "http://i1.wp.com/blog.surfrider.eu/wp-content/uploads/2013/03/carte-aDans le cadre du projet d’aménagement du Vieux Port, on envisage six aires de carénage, celles des sociétés nautiques ont été mises aux normes avec la mise en place d’un traitement des eaux de carénage et de ruissellement.

Aujourd’hui, l’équipement permet la collecte des eaux résiduaires de lavage/carénage et la décantation des boues. Ensuite, les eaux usées sont dirigées vers le réseau d’assainissement communal, de manière à éviter tout rejet direct de polluants dans le milieu naturel marin.

Des mesures visants à réduire voire supprimer la pollution dans le Vieux Port sont en train d'être mise en oeuvre :

1. Le quai sera recouvert d’un matériau naturel : la pierre de granit, à l'inverse du béton actuellement utilisé et néfaste a l'environnement.

    

2. La grande voie sera élargie pour favoriser le déplacement des piétons et donc diminuer au maximum l'impact de la pollution causée par les voitures.

3. Sur le plan d'eau, les travaux consisteront à créer des installations sanitaires à l'attention des clubs nautiques, dans le respect des normes environnementales. Cela permettra de diminuer les rejets dans la mer.

    

4. Le mobilier urbain sera complété et des bancs en bois seront installés sur le quai, plus favorable au respect environnemental.

    

5. Afin d’assurer la sécurité de tous, des caméras de vidéo-protection seront mises en place. Cela permettra d'identifier les personnes irrespectueuses de l'environnement.

6. Mise en place d'un programme annuel de nettoyage par des hommes grenouilles afin d'enlever les déchets dans l'eau.

La Méditerranée s'accroche à la vie. Elle reste encore aujourd'hui, un “hot spot” de la biodiversité marine mondiale. On y trouve près du quart des espèces de cétacés connus. Elle est le foyer de quelques 250 000 dauphins bleus et blancs, 2 000 à 3 000 rorquals (la plus grosse des baleines connues après la baleine bleue).

Pour conserver cette biodiversité Sea shepherd a décidé de donner un coup de pouce à cette mer a l'agonie qui lutte pour ne pas mourir. Sea shepherd a donc lancé une opération appelée Mare Nostrum.

Elle a constitué une flotte de trois bateaux avec une équipe d'environ vingt personnes qui se sont relayées durant tout l'été 2015 avec l'aide ponctuelle de plongeurs confirmés qui sont venus renforcés l'effectif de base sur les diverses régions du parcours méditérranéen.

En plus des déchets plastiques, l'opération Mare Nostrum vise aussi à débarrasser la mer des engins de pêche : filets, crochets, casiers abandonnés ou perdus...

Le coup d'envoi de la mission s'est déroulé à Marseille dans le Vieux Port et doit s'étendre jusqu'à la côte italienne, puis la côte espagnole, en passant par la Corse. L'ensemble des déchets plastiques récupérés seront ensuite recyclés dans le cadre du “Projet Vortex” de Sea shepherd.

En parallèle de ces opérations de nettoyage, des sorties en mer seront organisées à bord du Columbus (navire ambassadeur de Sea shepherd), notamment avec les enfants des quartiers Nord de Marseille, afin de leur faire vivre la mer par l'expérience du beau (rencontre et découverte de la vie marine) et du moins beau (prise de conscience direct des impacts de la pollution humaine sur cette vie précieuse et fragile).

L'Association “Gardien De La Cote” a démontré que le Vieux Port de Marseille n'est pas aux normes et ne possède pas de système de traitement des eaux provenant des aires de carénage qui sont constitués de polluants hautement toxiques (particules de peinture, solvants, huiles, hydrocarbure...) et nocives pour le milieu marin.

L'ONG “Sea shepherd” a filmé le fond du Vieux Port et a découvert une vraie décharge sous marine : vélos, bouteilles, barrières, boîtes de conserve, filets abandonnés... Les déchets forment une couche “d'au moins deux mètres”, et emprisonnent des poissons de roche.

Fille de l'Océan Atlantique, la Méditérranée est née il y a 5 millions d'années, à l'issue de la plus grande chute d'eau naturelle de l'histoire de la planète lors de l'ouverturee du détroit de Gibraltar.

L'Atlantique transforma ce qui était alors un gigantesque désert de sel en une des étendues maritimes les plus riches de la vie, mais aussi les plus vulnérables aux pressions humaines, du fait de son enclavement.

Berceau de notre civilisation, la mer Méditerranée est aujourd'hui une des mers les plus menacées et les plus polluées du monde.

Une mer a l'agonie, où 69 fleuves du Nil au Danube en passant par le Rhône déversent les rejets industriels, ménagers et agricoles d'une bonne partie de l'Europe, du Moyen Orient et de l'Afrique, comprenant les zones urbaines parmi les plus peuplées de la planète. Pollution intense, surpêche, braconnage et trafic maritime en constante augmentation (25% du trafic maritime internationnal et 30% du trafic pétrolier pour une mer qui ne représente que 1% de la surface maritime mondiale) sont autant de facteurs qui en ont fait la mer la plus dangereuse du monde pour les mammifères marins.

La pollution par le plastique est également responsable de la mort de millions d'oiseaux, de poissons et de dizaines de milliers de mammifères marins.

Un an après l’expédition de Tara en Mer Méditerranée, Tara Expéditions poursuit sa mission de sensibilisation, continue d’interpeler, d’éduquer, de proposer des solutions pour réduire les déchets plastique en mer. A redécouvrir, cette vidéo très pédagogique vous invite à mieux connaître le travail effectué lors de l'expédition Tara Méditerranée.